Naomie Cecyl Seh Abomo est une jeune femme d’origine camerounaise qui est née et a grandi au Canada. Issue d’une famille de cinq enfants, elle est actuellement ingénieure en génie civil, diplômée de l’Université de Waterloo. Maîtrisant à la fois le français et l’anglais, Naomie s’apprête à terminer son parcours universitaire et à entamer une nouvelle étape de sa vie professionnelle.
Dirigez toujours par l'exemple. Lorsque vous ouvrez une porte pour vous, vous ouvrez une porte pour beaucoup d'autres. Alors soyez attentifs à l'endroit où vous mettez votre énergie, car elle peut avoir un impact sur les générations qui vous suivront. Soyez aimable avec les gens et profitez pleinement de la vie!
Mon intérêt pour les STEM a été inspiré par mon père, ingénieur électricien, qui nous a constamment fait découvrir, à mes frères et sœurs et à moi, les
différentes technologies qui apparaissaient au fur et à mesure que nous
grandissions. Avec le temps, j'ai réalisé que j'avais un réel intérêt pour les
mathématiques et les sciences, et j'ai eu la chance d'avoir de nombreux
professeurs qui s'investissaient dans mon développement. Cela m'a aidé à avoir
confiance en mes capacités, et j'ai donc décidé de m'immerger complètement
dans le domaine des STEM en poursuivant des études en génie civil.
J'ai commencé mon diplôme d'ingénieur en 2018. Depuis ce temps, j'ai entrepris
plus de six stages dans des rôles gouvernementaux, l'ingénierie logicielle, les
ressources en eau, l'infrastructure et, plus récemment, l'ingénierie structurelle.
Ces expériences ont été incroyablement déterminantes pour comprendre ce que
je peux faire avec le diplôme que je poursuis, et aussi pour m'aider à décider une
zone de spécialisation dans mon domaine. J'ai pu découvrir une grande passion
pour l'ingénierie structurelle, ce qui m'a aidé à comprendre clairement ce que je
veux faire à l'avenir. Je crois vraiment que tout type de travail pratique, qu'il
s'agisse de groupes de conception, de projets autodirigés ou de recherche, vous permet de vous immerger dans votre domaine et d'en tirer une appréciation
approfondie.
Ma plus grande réussite est la communauté que j'ai contribuée à former sur le
campus de mon université. En tant qu'ingénieure noire, il était très clair que
j'étais une minorité parmi mes pairs, ce qui m'isolait parfois. Toutefois, à la fin
de ma première année, quelques amis et moi-même avons fondé le chapitre de
la National Society of Black Engineers de notre université. Cela nous a permis de
réunir des étudiants issus de milieux similaires et ayant des expériences
communes dans ces domaines. Il a été très gratifiant de jouer un rôle de
facilitateur pour aider les étudiants à trouver le soutien dont ils ont besoin, à
accéder à des opportunités de développement professionnel grâce aux
nombreux partenariats que l'organisation a mis en place, et à établir une
communauté de soutien et d'affirmation qui responsabilise les étudiants et leur
fournit le mentorat et les ressources que j'aurais aimée avoir au début de mon
parcours. Cette expérience m'a marquée à vie, car elle m'a permis de me faire
certains de mes meilleurs amis, de tisser des liens avec des personnes partout
au Canada et ailleurs, et d'être une voix pour le progrès dans un secteur qui
gagne à avoir des voix aussi diverses que possible pour éclairer les décisions
cruciales qui ont un impact sur la société entière.
En tant que femme ingénieur, j'ai d'abord dû faire face à mon propre doute.
Quand on se voit à peine représentée, il est plus difficile de s'imaginer atteindre
la ligne d'arrivée. Il m'est arrivée à plusieurs reprises de me demander si je
poursuivais vraiment le bon diplôme ou si j'étais suffisamment compétente
pour relever les défis qui se présentaient à moi. Cependant, avec le temps, j'ai eu
la chance de rencontrer d'incroyables ingénieures dirigeantes qui m'ont
démontrée qu'il existait bel et bien une voie vers la réussite. Avec l'expérience et
les connaissances accrues que j'ai acquises au fil des ans, j'ai pris confiance en
moi et je suis désormais convaincue que le travail que je fais est aussi bon que
celui de n'importe qui d'autre, et c'est pourquoi je suis plus franche et plus
indépendante lorsqu'il s'agit de faire part de mes idées et de mes suggestions. Je
pense qu'il y a eu une bataille mentale unique à surmonter pour acquérir cette
confiance, mais ce voyage m'a appris tellement de choses sur moi-même que je
ne l'échangerais pour rien au monde.
Absolument ! Les STEM ont une influence considérable sur tous les aspects de
notre vie, de la nourriture qu'on mange aux médias qu'on consomme, jusqu'aux
lieux où l'on vit. Je pense qu'il est important d'être informé de l'impact des
STEM sur notre vie quotidienne afin que nous puissions également apporter
notre contribution aux changements qui se produisent dans le monde qui nous
entoure et qui auront un impact sur notre avenir. Il est un fait que de nombreux
étudiants sont dissuadés, dès le début de leurs études, de s'intéresser aux
STEM, qui sont souvent considérés comme un domaine réservé aux personnes
"très intelligentes", mais je m'efforce de combattre cette idée. Je pense que les
STEM devraient être accessibles à tous et qu'il devrait y avoir une adaptation
constante et des approches créatives pour rendre ces sujets compréhensibles et
pertinents pour les personnes de tous âges et de toutes capacités. Les STEM ont
une telle capacité à aider les grandes idées à se transformer en solutions
tangibles et plus il y aura de personnes avec des perspectives différentes dans ce
domaine, mieux ce sera.
Je fais face au syndrome de l'imposteur en m'adressant à mes mentors. Je peux
généralement expliquer pourquoi je me sens sous-qualifié ou incertaine face à
un défi spécifique ou à un nouvel environnement dans lequel je me trouve, et ils
sont généralement en mesure de m'apporter un autre point de vue sur la
situation. Je suis généralement une personne qui cherche à se dépasser et qui
prend des risques pour évoluer. Lorsque je souffre du syndrome de l'imposteur,
je me rappelle de toutes les fois où j'ai relevé de nouveaux défis et où j'ai pue les
gérer avec succès, et je laisse ces exemples me rappeler que je suis capable
d'accomplir des tâches et d'assumer des responsabilités difficiles. Je pense que
la gestion du doute est un muscle que nous devons continuellement travailler à
renforcer, et le fait d'être entouré de personnes positives qui nous rappellent
qui nous sommes ne fait que renforcer notre capacité de résilience et de
concentration face à l'adversité ou à des doutes.
L'un de mes mentors est une amie proche, Sumi. C'est une star dans le domaine
de l'ingénierie structurelle, et la façon dont elle se comporte dans les différents
milieux qu'elle occupe m'a vraiment donné envie de me lancer dans cette voie.
Bien qu'elle n'ait que quelques années d'avance sur moi en termes de carrière
professionnelle et d'études, elle a su se défier continuellement et être
déterminée afin de se construire une carrière épanouissante. J'admire
l'importance qu'elle accorde à la connaissance des sujets de son domaine, et
cela m'encourage à continuer à apprendre dans ce domaine également. Elle m'a
aidée à comprendre que je peux toujours aspirer à faire mieux et que je dois
aussi être fière de ce que j'ai réalisée jusqu'à présent, et c'est vraiment utile et
spécial d'avoir une personne que l'on peut admirer et qui nous aide à atteindre
le même niveau de réussite que la sienne.
Mon conseil serait de rester ouvert d'esprit et d'essayer beaucoup de choses
différentes. J'ai appris que j'avais beaucoup à découvrir sur moi, et le fait de
tenter différentes expériences, qu'il s'agisse des cours ou des ateliers auxquels
je participe, toutes ces expériences m'ont aidé à mieux comprendre qui je suis,
quelles sont mes forces et mes faiblesses, et qui j'aspire à devenir. Je pense qu'il
est important de travailler dur en classe, mais qu'il est tout aussi important de
découvrir ce que l'on veut apporter à ce monde, et c'est ce que l'on apprend à
travers les expériences de la vie. La collaboration avec les autres est également
un outil très important dans le domaine des STEM, et dès que l'on peut
travailler à se débarrasser de la honte de poser des questions ou de se sentir "en
retard" ou de ne pas en savoir assez, on est plus à mesure d'absorber les
informations nécessaires qui nous aideront à mieux comprendre les contenus
de nos cours ou de nos documents de travail.